Bookmark and Share







Description
Le lamantin, grand mammifère herbivore aquatique, fait partie de l’ordre des Siréniens, et de la famille des Trichechidae, qui comprend 3 espèces. Elles sont présentes dans les zones Atlantique, Caraïbe et en Amazonie. L’espèce trouvée sur l’Amazone est Trichechus inunguis, qui vit en eau douce ; la deuxième espèce, Trichechus senegalensis, est rencontrée le long des côtes africaines L’aire de répartition de l’espèce trouvée en Guyane, Trichechus manatus, s’étend du Brésil à la Floride, avec deux sous-espèces reconnues.

On le rencontre fréquemment dans les eaux saumâtres telles que le long des côtes, dans les estuaires et dans les parties avales des larges rivières. Le lamantin est assez tolérant à de fortes variations de salinités, mais l’accès à des sources d’eau douce reste important.
Herbivore mais assez opportuniste, le lamantin se nourrit de nombreuses espèces immergées, émergeantes ou flottantes. Notamment des plantes herbacées, du moucou-moucou, et des palétuviers. Mais la faiblesse énergétique de ce régime alimentaire et une digestion peu efficace le contraigne à se nourrir 6 à 8 heures par jour.

Plutôt solitaire, les lamantins peuvent être observés en petits groupes de quelques individus qui correspondraient à une opportunité alimentaire ou de rassemblement pré-accouplement. Les interactions entre individus sont quasiment inexistantes sauf dans le cas de la mère et sont petit.


Un développement lent
La femelle est sexuellement mature entre 3 et 4 ans, et donnera naissance tous les 2 à 4 ans à un seul petit, après une gestation de plus d’un an. L’alimentation se fera par de larges tétines. La mère et son petit vont maintenir une relation étroite pendant près de 2 ans.


Histoires et légendes autour d’un animal mystérieux
Le mythe le plus connu impliquant les lamantins est celui des sirènes. Paisible et peu farouche, le lamantin émerge, pour respirer, parfois coiffé de longues algues verte, exhibant ses mamelles et ses palettes natatoires. Autant de « cheveux », de « seins », de « mains » qui frappèrent l’imagination d’observateurs apeurés ou de marins épuisé et ayant abusé de boissons alcoolisées. C’est en 1492, que Christophe Colomb et son équipage découvrent ces « sirènes » dont ils substitueront la chair à la viande pendant Carême.

En Guyane, comme sur l’ensemble de son aire de répartition, le lamantin a aussi une grande importante culturelle. La légende la plus célèbre est celle des Kaniña qui raconte que deux sœurs mariées à un tapir se jetèrent dans le fleuve Maroni de chagrin, après avoir mangé leur mari à leur insu. L’une se transforma en dauphin, l’autre en lamantin. Depuis, il est attribué au lamantin des enlèvements, des noyades, des renversements de pirogue comme une vengeance du passé.

Un os qui coûte la vie
Selon une croyance très répandue du Venezuela au Brésil, les deux petits os situés au niveau du système auditif du lamantin serviraient d’amulettes et auraient des vertus thérapeutiques et aphrodisiaques. Des lamantins sont parfois encore tués pour récupérer ces petits os.


L’Homme élément perturbateur
En Guyane, les prises accidentelles dans les filets et le braconnage occasionnel pour la chair sont les principales menaces. D’autre part, le trafic maritime et la qualité de l’eau dans certaines zones (estuaire du Mahury, rivière de Cayenne, estuaire de Mana et rizières) pourraient limiter l’abondance du lamantin et la qualité du milieu et des ressources alimentaires.