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Une anatomie particulière

C’est la dernière rescapée de la famille des Dermochelyidés : contrairement aux autres tortues, elle ne possède ni carapace, ni écaille, mais une dossière en cuir très épais. Cette dernière est surmontée de 5 crêtes longitudinales formant des carènes qui finissent en éperon. Cela lui a valu le nom de «tortue luth» par ressemblance à l’instrument de musique.


Une tortue migratrice

Ces particularités anatomiques peuvent s’expliquer par le comportement pélagique et migratoire de la luth. En effet, elle est la seule tortue marine qui effectue de grands trajets et qui n’hésite pas à traverser les océans à la recherche de nourriture (principalement des méduses). L’hydrodynamisme des carènes est particulièrement bien adapté à la nage rapide. Pouvant plonger à des profondeurs proches des 1000 mètres, la «souplesse» de la dossière permet à la tortue luth de résister aux fortes pressions des grands fonds, qui écraseraient les carapaces des autres tortues marines.

Reproduction

Les femelles pondent en Guyane tous les 2 ans, voire tous les 3 ans. Lors d'une saison de ponte, une tortue luth vient 3 à 5 fois pondre avec un intervalle d'environ 10 jours entre chaque montée. Des individus ont parfois été observés 12 fois lors de la même saison.
Une fois son nid creusé, la luth dépose une centaine d'œufs qui incubent pendant 60 jours. L'émergence des nouveau-nés a lieu aux heures fraîches (de la tombée de la nuit au petit matin), quelques jours après l'éclosion : il faut jusqu'à 4 jours aux petites tortues pour remonter la colonne de sable. Les nouveau-nés se dirigent ensuite vers la mer, attirés par la brillance de celle-ci.

L'observation des pontes

Les tortues marines sont des espèces menacées et protégées. Il convient donc de prendre certaines précautions pour les observer.
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Principales menaces

La tortue luth est une espèce de haute mer. Il existe d'importantes interactions avec les pêcheries (thonnière notamment). En effet, les luths croisent le chemin des ligneurs dans le Centre-Atlantique-Nord, là où se trouvent d'importantes zones de nourrissage pour l'espèce. Des études avancent le chiffre impressionnant de 40 000 captures accidentelles de luth par an.
Lors de leur venue à terre, les tortues luths sont victimes des filets côtiers et subissent les dégradations de leurs sites pontes occasionnée par le développement urbain. Les œufs et les nouveau-nés sont particulièrement exposés aux chiens errants et à la pollution lumineuse.