Salines de Montjoly
Un site au paysage bien particulier
Le site des Salines se situe sur la commune de Rémire-Montjoly. Cet écosystème lacustre de 63 hectares, dans un environnement urbain, est remarquable du fait des ses différents faciès organisés parallèlement à la mer.
La plage
La Guyane se caractérise par son littoral soumis à une forte dynamique à la fois marine et terrestre. Les bancs vaseux générés par l’Amazone se déplacent le long du littoral, entraînant l’apparition et la disparition cyclique de plages de sable et la modification permanente de leur contour.
Le cordon dunaire
est colonisé par une végétation psammophile (“vivant sur ou dans des substrats sableux”) et arborée.
La zone humide
Il s’agit d’une dépression qui s’est remplie avec des matériaux vaseux issus d’apports de sédiments fins du bassin versant et de la dégradation de la végétation. Il y a deux grands types d’habitats dans la zone humide : de l’eau libre, avec des plantes hydrophytes, et de la mangrove avec les trois espèces de palétuviers, qui peu à peu envahit l’eau libre.
Du fait de la faible hauteur du site, l’eau de mer a pu, à certaines périodes, rentrer dans les Salines pendant les périodes de pleine mer, ou remonter le long de l’exutoire. Des infiltrations d’eau à travers le cordon sableux sont également probables.
Arrière littoral fortement urbanisé
la quasi-totalité du bassin versant (évaluée à 200 hectares environ) a été urbanisée au cours des quarante dernières années. Imperméabilisation des sols, densification de la population, ruptures des continuités écologiques, eutrophisation, pollutions : cette pression a des impacts importants sur le site, le plus spectaculaire étant la fermeture progressive des zones d’eaux libres, qui ont perdu 90% de leur surface en 50 ans.
Une histoire liée à son aménagement
Le nom « Salines » est certainement récent. Il est très certainement dû aux dépôts naturels de sels qui se forment sur le sol asséché après les périodes d’inondation par l’eau de mer. Peu d’informations existent sur l’évolution naturelle du site. Les connaissances historiques sont principalement liées aux aménagements hydrauliques réalisés pour contrôler les écoulements d’eau.
– 1939 : Construction du canal de Montravel, par les Jésuites, pour mettre en relation les Salines avec la mer. Ce qui permettait sûrement un drainage de la zone.
– 1957 : Premiers aménagements alentours avec un début d’urbanisation. La végétation naturelle est présente sur tout le bassin versant.
– 1976 : Première ouverture artificielle du cordon dunaire par la commune pour éviter l’inondation de maisons en période de fortes précipitations. Cette ouverture a totalement vidangé les Salines ce qui a eu de fortes incidences sur le milieu : présence d’eau stagnante, prolifération de moustiques, modification de la végétation au profit de la savane, disparition des certaines espèces de poissons,…
– 1979 : Paysage ouvert de savane, et plage très étroite.
– 1981 : Délimitation du Domaine Public Lacustre et premières acquisitions par le Conservatoire du Littoral, constituant les premières formes de protection du site des Salines en tant que milieu naturel remarquable.
Étude et creusement de canaux pour l’écoulement des eaux pluviales. Le principal ouvrage a été le creusement du canal de Montravel.
– 1987 : Poursuite de l’urbanisation : près de 200 habitations aux abords des Salines.
– 1992 : Creusement d’un réseau hydraulique à l’intérieur des Salines. Il est constitué d’un réseau de fossés de 3m de large et de 1m de profondeur sur 3000 m de linéaire. Ces canaux compartimentent ainsi la zone humide. Le site constitue alors une zone refuge pour les poissons.
– 2000 : 1er Plan de Gestion des Salines de Montjoly.
– 2006 : Etude de l’état écologique initial par l’ONF.
– 2012 : Prise en gestion du site par l’association Kwata, validation du deuxième plan de gestion.
Submersion marine et destruction de la passerelle mangrove.
– 2013 : Restauration de la passerelle en zone mangrove.
– 2015 : Assèchement prolongé de l’ensemble de la zone humide.
– 2018 : Reconduction tacite de la gestion par l’association Kwata.
– 2019 : Démolition des Villas Saint Aubert et Saint Dominique et retrait des enrochements.
– 2022 : Année de fortes crues.
– 2023 : Année de fort assèchement du site et restauration des passerelles.
”ces cinquante dernières années ont été marquées par une forte action de l’homme sur la zone : urbanisation, création d’ouvrages hydrauliques, défrichage, re-végétalisation,…”
Les grandes priorités pour les années qui suivent sont identifiées et validées :
– gestion de la fréquentation : entretien, suivi des aménagements, accueil et sensibilisation, surveillance
– gestion écologique : gestion de l’eau et de sa qualité, maintien de la biodiversité
– gestion foncière : maintien de l’intégrité foncière, intégration du site dans les documents d’urbanisme, compléments de réglementation le cas échéant
Des activités et usages réglementés
Afin d’assurer la préservation des espaces naturels, des paysages, de la flore et de la faune et de maintenir la tranquillité publique, de garantir la sécurité des biens et des personnes, les activités et usages sont réglementés par l’arrêté municipal 318-13/URBA/RM
Merci de respecter les lieux et les espèces qui y vivent.