Faune de Guyane : encore des surprises
C’est officiel, validé par la communauté scientifique, le très commun « tatou à neuf bandes » en Guyane … n’en est pas un ! Une thèse tout juste achevée vient de mettre un point final à un travail sur la « taxonomie » (science qui décrit, nomme, classe, le vivant) initié il y a plus de 20 ans par l’Institut des Sciences de l’Evolution de Montpellier. Grâce à des collaborations nombreuses, des échanges fructueux, et les méthodes et techniques les plus récentes, les tatous à 9 bandes ont été étudiés (morphologie du crâne, génétique), sur l’ensemble de l’Amérique du sud. Une seule espèce était considérée jusqu’à maintenant, mais en fait il se révèle que la diversité est nettement plus importante, avec au moins 4 espèces nichée au sein de ce groupe. Parmi elles, l’une semble, dans l’état des connaissances, restreinte à la zone des Guyanes, de l’Amapa au Guyana. Cette nouvelle espèce a été nommée Dasypus guianensis, en référence à sa zone de distribution.
L’étude complète est disponible en accès libre : ICI
Les conséquences de tels travaux sur la taxonomie ne sont pas anodines : ce sont en grande partie les évaluations de l’état de conservation des espèces, les plus connues tant celles de la « Liste Rouge », qui orientent les initiatives de préservation. Considérer qu’une espèce est présente du sud du Brésil au sud des Etats Unis comme l’est actuellement le tatou à neuf bandes Dasypus novemcinctus, ou au contraire reconnaitre des espèces avec des aires de distribution plus restreintes, donne aux diversités régionales des importances plus particulières, avec des enjeux de conservation plus importants.