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© G. Feuillet / N. Duplaix




Programme actuellement terminé

Le Projet SPECIES pour «Suivi des Populations des Espèces Charismatiques d’Intérêt Ecologique et Scientifique», porté par le WWF et réalisé par Kwata, a reçu des financements européens et du Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur. Ce programme, financé sur 3 ans, a permis de progresser sur la connaissance et la protection des loutres géantes, du tapir et du jaguar.

Loutres géantes, tapirs, jaguars... Ces trois espèces n’ont pas été choisies au hasard. Elles sont représentatives des principaux écosystèmes guyanais (les systèmes aquatiques d’eau douce et les milieux terrestres forestiers), et leur étude permettra d’acquérir des connaissances sur ces écosystèmes. Les statuts des populations, leurs dynamiques, et leurs relations avec les caractéristiques des habitats seront spécifiquement étudiés.

Un autre aspect de l’étude portera sur les impacts des menaces propres à ces trois espèces et leurs capacités de réponse. Loutres, jaguars et tapirs couvrent en effet une grande part des menaces qui pèsent sur la biodiversité guyanaise : la pollution et autres impacts sur les habitats (fragmentation, déforestation, exploitation forestière...) et les pressions directes : chasse et dérangement.

Ce projet doit permettre d’envisager de mettre en place des stratégies de conservation complémentaires à celles existantes.
Le tapir ne pouvant pas supporter une pression de chasse importante, il peut servir de modèle pour une gestion durable des autres espèces chassées.
Dans le cas de la loutre et du jaguar, la conservation ne peut s’envisager qu’avec une protection forte à la fois de l’espèce et de son habitat. Leurs densités naturellement faibles font que de larges zones de forêt sont nécessaires à leurs survies et dont l’agencement sera fondamental pour le maintien des populations.


La mise au point et l’amélioration de méthodes d’inventaires fiables

Pour mesurer les effets des menaces et l’efficacité des mesures de protection, des outils de suivi fiables seront développés. La première méthode s’appuie sur le suivi de l’abondance des indices de présence (traces, fécès). Ce suivi doit pouvoir donner des informations sûres sur les effectifs des populations de loutres et de tapirs. Ces inventaires seront réalisés le long de plusieurs cours d’eau connaissant un degré de perturbation variable (chasse, orpaillage, tourisme...).

Pour le jaguar, une autre méthode est utilisée : la photo-identification. Cela sert à identifier les individus et évaluer la densité de la population, avec pour objectif une première évaluation des conséquences des perturbations des habitats sur le comportement des jaguars. Là également, l’étude sera mise en place sur un gradient de perturbation : front de zones à usage agricole, forêts exploitées, forêt primaire.

Etude des relations entre les habitats et les espèces

L’identification des facteurs qui conditionnent les caractéristiques des populations de tapirs et de loutres (abondances, échanges entre zones) est fondamentale pour connaître les exigences des espèces, pour la mise en place de plans de préservation. L’analyse d’images satellitaires peut donner à grande échelle des informations sur l’état des habitats : type de végétation, présences de voies d’accès, exploitation forestière etc... Trois sites seront ainsi décrits.

En parallèle, la présence ou l’absence des espèces étudiées sera définie par la recherche d’indices sur le terrain. Cette approche croisée devrait permettre de mettre en évidence les facteurs ayant le plus d’incidence sur la présence de l’espèce. Ils devront être pris en compte de manière hiérarchisée dans les plans de gestion forestière.

Étude de la diversité génétique comme aide à la connaissance et à la conservation des espèces

L’utilisation de la biologie moléculaire permet d’aborder des questions qui ne peuvent pas être totalement résolues par les approches précédentes. L’étude de fragments d’ADN informera sur le statut et la dynamique des populations, sur les conséquences possibles de leur isolement, mettra en évidence ou non des échanges entre zones et donnera des informations sur une éventuelle expansion ou régression des populations.

Vulgarisation scientifique

Un important volet de vulgarisation scientifique sera mis en place. L’appropriation d’un programme par le public, le sentiment de comprendre et défendre une cause seront autant de garanties du succès du projet et de voir des actions se concrétiser. La sensibilisation de tous les publics est donc l’une des clés de la préservation de la biodiversité.
Des ouvrages et des plaquettes d’information sur les espèces étudiées seront réalisés mais aussi la sensibilisation du public à travers la participation à des manifestations et l’intervention de l’association dans les écoles guyanaises. La réalisation d’un film documentaire est également programmée.


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